Ok, vous avez dû vous en rendre compte, j’ai fait un petit redesign de ma ~~newsle~~ de B’News (vu que c’est le petit nom qu’on lui a donné) ! On s’est dit que ce serait sympa de vous mettre à contribution en vous demandant sur Instagram quel sujet vous vouliez que j’aborde dans notre infolettre.

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Vous avez été 60% à souhaiter que je parle de … “La place des femmes dans l’histoire de la bière” !

Bon. Au final, ça va être un cours à la Mlle Bille-en-Tête, EXPRESS mais informatif.

Allez, accrochez vous, y’a pas de bus mais ça va être magique.

I - Les femmes dans l’histoire de la bière

Le début (du moins, ce qu’on pense être le début)

Les premières traces dont l’Histoire se rappelle nous ramènent en -3000 en Sumer (Mésopotamie), avec une déesse de la mythologie sumérienne : Ninkasi (« Dame qui remplit la bouche »). Celle-ci n’est autre que la déesse de la bière et des brasseurs et brasseuses (rien que ça).

Il est vrai, on ne parlait pas encore de bière, ça s’appelait Sikaru (“pain liquide” en sumérien) et devinez qui s’occupait de ces “bières” ? Les femmes !

(Mirez cette magnifique miniature de brasserie/boulangerie)

Il s’agissait à ce moment là d’une galette de malt (épeautre & orge) qu’on laissait fermenter dans de l’eau et du sirop de datte.

Les Égyptiens, eux, avaient une déesse pour représenter la musique (ok), la danse (pourquoi pas) et l’ivresse (😮 ) : Hathor.

Hildegarde, le sang de la veine

Si vous êtes observateurs, vous aurez remarqué qu’il manquait un ingrédient essentiel à nos bières actuelles dans le paragraphe précédent : LE HOUBLON !

Et pour vous parler de celle pour qui on doit son ajout, je vous laisse avec cet interlude musical 🎵

Hildegarde von Bingen (XIe siècle), donc, était religieuse, prédicatrice, musicienne (vous vous en doutiez vu que vous avez cliqué sur le lien au dessus), poétesse et botaniste. Outre un CV impressionnant pour l’époque, elle rédige 2 ouvrages : Physica et Causae & Curae.

Dans Physica, elle s’intéresse au houblon, et plus particulièrement à ses bienfaits, elle y écrit :

“L'amertume du houblon combat certaines fermentations nuisibles dans les boissons et permet de les conserver plus longtemps”.

Certes, nous sommes loin de nos Double / Triple / Quadruple / Quintuple IPA à l’amertume bien marquée, mais il faut savoir qu’à cette époque, on était plutôt là pour trouver des moyens de conserver l’eau.

Pas si desperate Ale-wives

Quittons l’Allemagne et allons chez nos voisins anglo-saxons, ce sont eux qui ont le mieux documenté l’importance des femmes dans le milieu brassicole.

Nous sommes au XIVe siècle, l’eau est d’une qualité si mauvaise que l’alcool est préféré comme boisson : c’est nourrissant et c’est moins cher que le vin. Les femmes de l’époque brassaient donc à la fois pour nourrir leurs familles, mais aussi pour obtenir un supplément de revenu (il n’était pas rare de se faire payer avec de la bière).

Ce qui, petit à petit, a donné à ces ale-wives une indépendance financière, un statut social, et même, rendez-vous compte, de l’indépendance par rapport aux hommes.

Malheureusement, il suffit d’un rien, une petite pandémie, la peste noire en l’occurence , pour qu’on retire ça aux femmes (voir ce petit Wiki pour avoir plus de détails). Suite à ça, l’industrialisation de la bière et le développement des alehouses (les pubs) ont suffi à faire passer la bière d’un artisanat local et occasionnel géré par des femmes, à une industrie capitaliste, dominée par les hommes.

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Donc oui, la bière, c’était avant tout un truc de femme, et la prochaine fois que vous entendrez un goujat dire “NAAH MaiS la BièRe C’EsT un TruC dE MeC”, PIED BOUCHE DIRECT POUR CORRIGER CE MALOTRU.

Ci après, les différentes sources utilisées : Les articles d’Elsa Mourgues et Valentine Joubin La vidéo de la chaîne : L’Histoire nous le dira Le livre Maltriarcat d’Anaïs Lecoq Illustrations : - Miniature - Hildegarde von Bingen - Ale-wives

II - Petites anecdotes en passant

🍺 Petite soif ? Si vous passez à Londres, vous pourrez admirer ce godet équivalent à QUATRES PINTES.

🥃. Et vu qu’on parle de godet, observez le dévouement de ce gambrinophile

III - Quoi de neuf chez B Maker ?

Vu qu’on fourmille d’idées et que le milieu brassicole nous passionne, on a lancé un petit site, Devenir Brasseur, pour aider les futur(e)s brasseurs et brasseuses à démarrer et accompagner les plus confirmé(e)s. Des outils, des ressources, des liens, de quoi démarrer sans trop s’y perdre. Pour l’instant, il reste au statut de bêta, donc si vous pensez qu’une info mérite d ‘y être, n’hésitez pas à nous le dire !